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La Chapelle du Parc d’Ourville

La Chapelle du Parc d’Ourville

La chapelle, dédiée à Saint-Eutrope, premier évêque de Saintes, est en prolongement du bâtiment de la charterie. Un campanile, qui abritait une cloche aujourd’hui disparue surmonte le pignon ouest.


L’intérieur est éclairé, du côté de l’étang, par une petite fenêtre en lancette et, côté est, dans le mur pignon par une grande baie dont l’arc en ogive équilatérale est surmonté d’un larmier. Cette belle fenêtre a conservé son remplage et son meneau, seule la verrière a disparu (gothique flamboyant, vers 1450). Côté cour, le linteau de la fenêtre est orné d’une tête au masque grimaçant.

 

A l’intérieur, la voûte en bois a disparu, on en voit encore la trace sur les murs de pignon est et ouest. De l’autel en pierre, il ne reste que les traces des fondations. La pierre d’autel avait été retrouvée, vers 1861, par l’abbé Fortin, curé de Saint-Lô d’Ourville, qui l’avait fait mettre à l’abris chez les fermiers. Elle a été transportée dans l’église de Saint-Lô d’Ourville le 9 mai 1997 et devrait retrouver sa place après restauration de la chapelle. La piscine, avec son arc en ogive, et l’armoire eucharistique ont été heureusement conservées.

 

Depuis le déblaiement de l’intérieur de l’édifice des vestiges de peintures murales, de teinte majoritairement ocre-rouge, sont apparues sous le badigeon de lait de chaux : on observe des quadrilobes, des blasons, une licorne que poursuit un loup. On reconnaît la fleur de lys des armes d’Argences (XIIIe-XIVe s.), le chevron et les trois croix des Mesnildots (finXVe-début XVIe.), les 2 bandes et les 7 coquilles de Thieuville (XVIe-XVIIe.) (1)

 

Le 8juillet 1711, Catherine Thérèse de Pierrepont, fille de Jacques Alexandre de Pierrepont, châtelain du Parc d’Ourville, seigneur d’Ourville, Baudreville, Saint-Nicolas-de-Pierrepont… et de Catherine du Fay, épousa en cette chapelle le comte Jean Antoine de Thère, veuf de Barbe d’Anneville de Chiffrevast.

 

(1) La datation de ces blasons est affaire de spécialiste en peintures murales. Cependant, si on admet qu’ils sont de la même main, ils ne peuvent être antérieurs au XVIè siècle.

Saint Eutrope, patron de la chapelle du Parc d’Ourville

La chapelle seigneuriale du Parc d’Ourville est dédiée à Saint-Eutrope, premier évêque de Saintes.

 

C’est un saint « importé » en Normandie où les lieux de culte qui lui sont consacrés sont peu nombreux : 3 églises paroissiale en Seine-Maritime, une dans l’Eure ; aucune dans le Calvados, l’Orne et la Manche. De toutes les cathédrales normandes, seule celle de Coutances a possédé une chapelle dédiée à Saint-Eutrope. Au diocèse de Rouen, Saint-Eutrope était patron de 18 confréries de dévotion.

 

Cependant, nous avons recensé 11 lieux où le culte de Saint-Eutrope est attesté dans les anciens diocèses de Coutances et Avranches (voir Carte)   Saint-Pierre-Eglise (mention en 1740 d’une chapelle dans l’église paroissiale) ; Saint-Lô d’Ourville : chapelle du manoir du Parc ; Brucheville (fragment d’huile sur toile dans l’église paroissiale) ; Coutances (chapelle dans la cathédrale) ; Bacilly (chapelle de La Rousselière) ; Vains (statue dans l’église paroissiale) ; La Godefroy (confrérie au XVIIIe S.) ; Saint-Michel-de-Montjoie (Statue dans l’église paroissiale) ; Hauteville-la-Guichard.

 

Dans son article « Promenade épigraphique dans le diocèse de Coutances (Revue catholique [semaine religieuse] du diocèse de Coutances et Avranches, n°7, 1873, pp. 109-110), l’Abbé Trochon mentionne : « A Octeville, dans la chapelle Saint Sauveur, où se trouvent les restes du vénérable prêtre que la pieuse mémoire du pays appelle le Bienheureux Barthélémy Piquerey, on lit sur la porte du Chœur :

« JE SUIS REEDIFIEE A
L’HONNEUR DE St SAUV
EVR Ste HONORINE St
EVTROPE ET St SULPI
CE EN L’AN 1659. JE
PRIE TOUTES LES BO
NES AMES D’AIDER
A M’ENTRETENIR »

Enfin, il y avait autrefois une foire Saint-Eutrope à Saint-Sauveur-le-Vicomte (communication de Julien Deshayes).

 

Jean Seguin (1) apporte les compléments suivants : Il y avait, au XVIIIè s., une confrérie de Saint-Eutrope en l’église de La Godefroy (canton d’Avranches) où, avant 1914-1918, le Saint était invoqué pour la guérison des enfants et de l’hydropisie ; l’église abritait une statue du Saint représenté en évêque… Le même auteur signale une statue du Saint dans l’église de Vains (bois, XVIIIè s.) et dans l’église de Saint-Michel-de-Montjoie. Il signale enfin, en l’église de Brucheville, un fragment de toile où un évêque bénit avec l’inscription « … EVTROPI ORA PRO… » et l’existence, en 1740, de la chapelle en l’église de Saint-Pierre-Eglise.

 

Saint-Eutrope est représenté en évêque avec une hache, ce qui permet de reconnaître son image parmi celles des autres évêques : on l’a martyrisé en lui fendant le crâne avec set outil.

 

La « spécialité médicale » de Saint-Eutrope est la guérison de l’hydropisie.
Le docteur Jean Fournée donne, à ce sujet, les précisions suivantes (2) :

« En 1416, la reine Ysabeau de Bavière, en bien piteux état, podagre et gonflée d’œdèmes, fit faire une neuvaine en l’église Saint-Gervais et offrit un cierge de 15 livres pour sa chapelle. La confrérie de Saint-Eutrope, en cette même église, usait d’un sceau représentant le Saint évêque guérissant un hydropique. Ainsi donc Saint-Eutrope était doublement prédestiné à sa vocation posthume de guérisseur : par l’étymologie réelle de son nom, en grec EUTROPOS c’est-à-dire celui qui tourne bien, et par sa déformation phonétique YTROPE, qui évoque HYDROPE et par conséquent HYDROPISIE. Effectivement, dans Rabellais, l’hydropisie est appelée « mal Saint-Eutrope ». Et il en était bien ainsi en Normandie, par exemple à Manneville-la-Raoult, Saint-Denis-du-Bosc, Surtauville dans l’Eure, Bénouville dans le Calvados, Bacilly dans la Manche (3) en la chapelle de La Rousselière où était le rendez-vous des hydropiques ou de leurs mandataires. L’hydropisie a une localisation courante, l’abdomen où elle provoque l’acite. Chez les enfants le fameux carreau, dans une de ses formes évolutives, provoquait effectivement un épanchement péritonéal. Cela s’appelait le « carreau d’eau » et justifiait le voyage à Saint-Ytrope en l’église de Versainville, prés de falaise, ou du Mesnil-Jean, prés d’Ecouché ».

 

Mais la guérison du « carreau » c’est, en Normandie, la spécialité de Saint-Martin :

 

« Pour la médecine, c’est la « tuberculose des ganglions mésentériques ». Ses symptômes fonctionnels s’accompagnent de ballonnements et de fièvre.»


« pour les paysans, c’est la maladie du gros ventre. Le carreau tel qu’on l’entend à la campagne, c’est le ballonnement abdominal des enfants atteints de gastro-entérite ».

 

A Hauteville-la-Guichard (Manche), Saint-Eutrope est encore sollicité pour la guérison des troubles de la ménopause.

 

Pour en terminer avec ces considérations médicales, la question est de savoir su, autrefois, on venait prier Saint-Eutrope en sa chapelle du Parc d’Ourville pour obtenir la guérison de l’hydropisie et du carreau ? pour l’instant, nous n’avons pas d’éléments de réponse.

 

Le 30 avril est le jour de la fête de Saint-Eutrope et on lit dans le calendrier des dictons (4) :

« Fais tes peis(5) le jour Saint-Eutrope
Il y en aura à troche (6) »

Ou encore :

« Quand on sème le jour Saint-Eutrope
On a des fèves à troche »

L’herbe de Saint-Eutrope est le nom populaire pour la Grassette vulgaire (Pinguicula vulgaris) utilisée en cataplasmes contre l’hydropisie (7).

(1) J.Seguin, En Basse-Normandie et Haute-Bretagne, Saints guérisseurs, Saints imaginaires, Dévotions populaires, 3ème édition, Guénégaud, Paris, 1978.

(2) J.Fournée, Le culte populaire et l’iconographie des Saint en Normandie, étude générale, SPHAN, Paris, 1973, n° spécial des Cahiers Léopold Delisle.

(3) Bacilly, arrondissement d’Avranches, canton de Sartilly.

(4) J.Fournée, ibidem.

(5) Sème tes pois.

(6) Il y en aura en abondance.

(7) J.Fournée, ibidem, qui se réfère à A.L.Mercier, De la consécration de certaines plantes aux saints protecteurs et guérisseurs.

Le culte de Saint Eutrope dans le diocèse de Coutances et Avranches

(1) Saint-Pierre-Eglise (chapelle dans l’église paroissiale mentionnée en 1740).

(2) Saint-Lô-d’Ourville (chapelle seigneuriale du manoir du Parc).

(3) Brucheville (fragment de toile dans l’église paroissiale).

(4) Coutances (chapelle dans la cathédrale).

(5) Bacilly (chapelle de la Rousselière).

(6) Vains (statue dans l’église paroissiale).

(7) La Godefroy (confrérie au XVIIIe siècle).

(8) Saint-Michel-de-Montjoie (statue dans l’église paroissiale)

(9) Montcuit (statue dans l’église paroissiale)

(10) Hauteville-la-Guichard

(11) Octeville (chapelle Saint-Sauveur)

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